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Libération
Critique

«De vrais mensonges», Allô, maman, bobard !

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Salvadori entraîne Nathalie Baye et Audrey Tautou dans sa monomanie de la mystification.
(Pathe distribution)
publié le 8 décembre 2010 à 0h00
(mis à jour le 8 décembre 2010 à 12h16)

Pierre Salvadori place très haut la barre de la comédie quand il déclare (in dossier de presse) que Lubitsch est son maître. Mais il précise plus loin que «ce n'est pas écrasant puisque de toute façon le but est inatteignable». De fait ce n'est pas à la manière de… mais sous l'aile de Lubitsch que De vrais mensonges s'envole pour un festival de faux pour le vrai et de vrai pour le faux, qui rappelle le swing du maestro hollywoodien.

Dans le rôle du mistigri, une affaire de lettre d’amour. Adressée par l’un à l’une, puis destinée par l’une à l’autre qui tombe amoureuse de l’un. En français : Emilie, coiffeuse à Sète, reçoit une missive émanourée mais anonyme. C’est Jean, son employé timide, qui déclare sa flamme. Mais Emilie s’en fout : poubelle ! Le spectacle navrant de Maddy, sa maman, en pleine dèp’ depuis que son mari l’a quittée, va lui donner une idée : récupérer la lettre et l’envoyer à sa mère pour la requinquer. Ce charmant machiavélisme va tourner à l’enfer pour Emilie, manipulatrice manipulée. Autrement dit, une sorte de slalom géant qui vire à la course de stock-car. Si on s’y intéresse (et pas seulement pour afficher le score final : Emilie, zéro partout) c’est d’abord pour les acteurs.

Sous les yeux de Salvadori, Audrey Tautou (Emilie) excelle en punaise dépassée par la violence de ses piqûres. Et Sami Bouajila est lui aussi idoine dans le rôle de Jean, beau gars timide, gentillesse incarnée, à qui Salvadori a heureusement réservé un qua