Pour donner une idée de l’humour vandale pratiqué par le film de Chris Morris, il faut se souvenir des jours qui ont immédiatement suivi les attentats du 11 septembre 2001. Une poignée de photomontages avaient alors fait le tour du Net provoquant, dans le même temps, affliction générale et fous rires nerveux. La plus célèbre montrait un touriste à sac à dos sur le toit du World Trade Center adressant un coucou grotesque à l’appareil photo tandis que, en arrière-plan, un Boeing maousse fonçait droit sur la tour. Une potacherie mal élevée qui avait le mérite d’être la première tentative à se moquer d’une peur poisseuse qui s’installait. Dix ans plus tard, la question n’a guère évolué, notamment au cinéma.
Pathétique. En plus sophistiqué, We Are Four Lions provoque un effet comparable. Le film applique à un contexte dont il est d'usage de ne pas rigoler - le terrorisme islamiste - une formule bien connue de la comédie : une bande d'incapables prépare un coup fumant. La mort récente de Mario Monicelli donne l'occasion de citer ici le parangon du genre, le Pigeon, où Mastroianni, Gassman, Salvatori et compagnie formaient une pathétique équipée de gangsters échouant à cambrioler un mont-de-piété. Ici, sur le même mode, il s'agit de suivre les misérables agissements de jeunes musulmans anglais sur la voie d'un attentat qui, selon leurs calculs, devrait mettre l'Occident à genoux.
Avec une évidente jubilation, le film s’engage alors dans la descripti