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Libération
Critique

«Mardi, après Noël», ils sont flous ces roumains

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Ambigu. La catastrophe intime d’un couple filmée par Radu Muntean.
(Shellac)
publié le 8 décembre 2010 à 0h00
(mis à jour le 8 décembre 2010 à 12h15)

On ne sait s’il faut le dire avec les trémolos d’une terrible vérité anticonformiste ou avec la discrétion qui convient aux banalités, mais ce que l’on a appelé «la Nouvelle Vague roumaine» n’a jamais existé. Malgré les films, nombreux. Malgré leurs qualités, évidentes. Et malgré leurs récompenses, méritées. Pur phénomène de festival et exemplaire distorsion critique, «la Nouvelle Vague roumaine» ne concerne aucun des cinéastes que l’on y fait surfer et aura encore moins existé en consistance, en durée et en effet de groupe, que sa référence française. La focalisation constatée depuis une dizaine d’années sur le cinéma roumain tient surtout à la concurrence géopolitique des sélectionneurs auxquels incombe un devoir de renouvellement. Ainsi, hélas, s’explique aussi le carrousel des «Nouvelles Vagues» programmées, où la Roumanie précède l’Argentine mais succède à l’Iran tandis que s’écrase celle de la Corée…

Radu Muntean, dont Mardi, après Noël est le quatrième long métrage, fronce lui aussi du sourcil quand on veut l'associer de force à ses compatriotes. Même s'il en reste solidaire, dans la mesure où il partage avec eux les mêmes galères économiques et les mêmes combats politiques (essentiellement contre le CNC roumain), Muntean se vit et se veut solitaire. Il a pris l'habitude de travailler avec deux scénaristes qui sont aussi ses amis, mais à l'écart.

Verre pilé. Une fois posé que ce cinéaste n'appartient à aucune Nouvelle Vague, il faut expliquer p