L'Iran a signé hier l'arrêt de mort de son cinéma. En condamnant à six ans de prison et à vingt ans d'interdiction de travailler Jafar Panahi, l'un des metteurs en scène les plus admirés par la jeune génération de réalisateurs et l'un des plus engagés aussi, le régime islamique indique clairement que la censure n'est plus une arme suffisante et qu'il frappera désormais lourdement les artistes qui osent la dissidence. «Panahi a été condamné à six ans de prison pour participation à des rassemblements et pour propagande contre le régime. Ilestfrappé d'une interdiction de réaliser des films, d'écrire des scénarios, de voyager à l'étranger ou de donner des interviews à des médias locaux ou étrangers durant les vingt prochaines années», a précisé son avocate, Farideh Gheirat. Un autre jeune réalisateur, Mohammad Rasoulof, qui travaillait sur un film avec Panahi, a aussi écopé de six ans de prison, pour des faits similaires.
Sévérité. Leurs avocats ayant interjeté appel, les deux cinéastes n'iront pas en prison avant que leur peine ne soit confirmée. Il est probable qu'ils pourront entre-temps venir se réfugier en Europe. La sévérité du châtiment étonne cependant. Jusqu'à présent, le régime évitait de sanctionner trop lourdement les artistes célèbres hors des frontières de l'Iran. Cette fois, la condamnation revient à interdire Panahi, âgé de 50 ans, à tourner d'autres films. Elle fait suite à son arrestation, le 1er ma