L'argumentaire précise : «Avec ses intentions artistiques ambitieuses, Sound of Noise est le résultat de la volonté de toute une équipe de repousser les limites de la musique et du son au cinéma.» Pas moins. L'écueil, c'est qu'introduit de la sorte, le film des Suédois Oleg Simonsson et Johannes Stjärne Nilsson taille un peu grand, au risque de passer pour ce qu'il n'est pas, du genre pièce montée théorique. Cependant, décliné d'un «court métrage très pointu, Music For One Apartment and Six Drummers, qui n'était pas au départ destiné au grand public» - mais qui a été regardé, dit-on, des millions de fois sur YouTube (et sélectionné en 2001 à Cannes), le film se décerne au passage l'appellation plus funky de «première enquête policière musicale». Car on le sait, la créativité en Europe du Nord a un faible pour les intrigues menées tambour battant.
Un tropisme que ne dément pas la paire de cinéastes en opposant ses Six Drummers liminaires (la formation existant réellement) a un flic guère charismatique, issu d'une grande famille de mélomanes, mais qui, lui, entretient une relation quasi phobique avec la musique et se retrouve à pister des terroristes inédits : un groupe de percussionnistes, tels des rejetons d'Einstürzende Neubauten, qui opèrent en commando dans des lieux variés (banque, bloc opératoire, esplanade…) où, avec les objets trouvés sur place, ils interprètent une œuvre musicale avant de détaler, une fois leur performance