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Critique

Pourtant, que la Calabre est bêêêêlle

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Cambrousse. Avec «le Quattro Volte», l’Italien Frammartino signe un film aussi fascinant qu’artificiel.
publié le 29 décembre 2010 à 0h00

Au festival d'Annecy, qui est un bon observatoire de ce qui se passe dans le cinéma transalpin, le Quattro Volte a ramassé le grand prix. A Cannes, il fut généralement apprécié comme un des bons films de la sélection de la Quinzaine. Partout, et à chaque fois, ce sont les mêmes louanges qui reviennent : que la Calabre est belle. Que la campagne éternelle nous manque. Que les chèvres bêlent bien. Tout ça est vrai - presque jusqu'à faire problème : le Quattro Volte est le deuxième film d'un ancien étudiant en architecture italien, Michelangelo Frammartino. Lequel, en 2003, avait signé un Il Donno pas mal du tout, dans notre souvenir.

Pour le Quattro Volte, il a un credo : «En Calabre, la nature ne connaît pas de hiérarchie. Tout être possède une âme.» Ce qui est tout bénef pour lui, à qui il suffit du coup de filmer la moindre bébête, la moindre charbonnière pour en faire un film habité. Comme le garçon a un sens du cadre assez indiscutable et qu'il a le bon goût de ne prendre appui sur aucune musique, il fait se pâmer les amateurs de cinéma contemplatif : attention, durée, ennui même, mais saupoudré d'écologie, rien ne manque au programme.

Lexomil. Il se trouvera toujours deux ou trois brebis égarées pour se demander ce qu'elles ont fait au bon Dieu pour se retrouver, entre Noël et jour de l'an, devant le spectacle d'un troupeau de chèvres qui béguètent gaiement en remontant une rue serrée qui mène à un village loin