Sofia Coppola, née en 1971, a su s'affranchir de la tutelle écrasante et grandiose de son père, Francis Ford Coppola. Ne cherchant en rien à l'imiter, elle a adopté un style découlant de son expérience d'enfant de la balle, gâtée, princesse sensible, puis teenager lancée, avant de devenir la cinéaste la plus cool de l'époque, avec notamment le hit jet-lagué Lost in Translation, tourné à Tokyo. Réputée difficile à interviewer, ne répondant que très évasivement aux questions d'un air embarrassé, Sofia Coppola était à Paris pour assurer (en souffrant) la promotion en novembre de son Somewhere, couronné d'un lion d'or à Venise.
Comment travaillez-vous ? Vous prenez des notes au fil des jours ?
C'est toujours difficile de commencer un script original parce qu'il me faut partir de rien, qu'il n'y pas de matière à travailler comme les livres, dont s'inspiraient Virgin Suicides et Marie Antoinette. J'avais juste cette idée en tête sur une jeune star en état de crise, quelque chose que je pouvais connaître dans mon entourage et qui fait l'essentiel des magazines people aujourd'hui. Je prends des notes, je rassemble des images, des photographies en particulier. J'ai écrit Somewhere à Paris en pensant à la lumière de Los Angeles. Je ne m'appuie pas tellement sur des situations dramatiques, plutôt des éléments d'atmosphère, d'humeur. Le scénario déploie moins un récit qu'une suite d'instants suspendus entre deux eaux.
Quelles photos ont influencé Somewhere ?
Les clichés de Helmut Newton, un portrait de Matt Dillon dans les années 80 signé Bruce Weber