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Libération
Critique

Révolte d’amers indiens

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conquistadors. . «Même la pluie» relate le tournage chaotique d’un film en Bolivie, marqué par la colère des figurants indigènes exploités.
(Haut et Court)
publié le 5 janvier 2011 à 0h00

Le film dans le film et son corollaire, la mise en abîme, constituent un exercice acrobatique où la gamelle n'est jamais très loin. Surtout quand le sujet est, comme ici, pavé de bonnes intentions. Or, Même la pluie s'en tire avec les honneurs et même un peu mieux que cela. Le cinquième long métrage de la réalisatrice Icíar Bollaín prend pour prétexte le tournage d'une production espagnole consacrée à la vie de Bartolomé de Las Casas, colonisateur contemporain de Christophe Colomb et qui devint moine franciscain pour défendre les autochtones massacrés par milliers par les conquistadors.

Le tournage a lieu dans une zone rurale de Bolivie qui, outre ses paysages grandioses, présente l’avantage de fournir des figurants crédibles et surtout très bon marché. Or, ces mêmes figurants indiens sont en pleine insurrection, luttant contre une décision de privatisation de l’eau accentuant encore, si une telle chose est possible, la dureté de leur condition. Ces épisodes de la guerre de l’eau en Bolivie ne sont pas issus de l’imagination du scénariste du film Paul Laverty, vieux complice de Ken Loach.

En 2000, l’agglomération de Cochabamba, troisième ville de Bolivie, a été le théâtre d’affrontements violents, se soldant par d’innombrables blessés et une dizaine de morts, sans compter les centaines d’arrestations et de passages à tabac.

La parabole semble un peu pesante à l'écrit, elle ne l'est pas à l'écran grâce à une efficace alternance des différents espaces temps. En mixant sa