La rumeur disait que le président du jury du prochain festival de Cannes serait «une grosse pointure américaine». La rumeur disait vrai et après avoir pronostiqué toutes sortes de candidats plus ou moins vraisemblables (de Philip Roth à Lady Gaga), c’est bien Robert De Niro qui sera le cinquième Américain en dix ans à décrocher ce titre honorifique, après David Lynch (2002), Quentin Tarantino (2004), Sean Penn (2008) et Tim Burton (2010). Gilles Jacob et Thierry Frémaux, président et délégué général du Festival de Cannes, ont déclaré : «Doté d’une plasticité de caméléon, Robert De Niro compose ses personnages sans que l’on sache s’il prend la mesure du rôle ou si le rôle s’adapte à ses mesures. Ses interprétations précises et nuancées, plus vraies que nature, invitent à l’identification : il est pour toujours le dernier nabab, Vito Corleone, Jack LaMotta, Sam « Ace » Rothstein…»
Psychotiques. Il s'impose donc naturellement dans le lignage des présidents du jury, tant il reste aujourd'hui l'un des comédiens les plus influents de sa génération. Il suffit de voir la manière dont des acteurs ultra-doués comme Leornardo DiCaprio, Christian Bale ou, plus jeune encore, James Franco ont abordé leur carrière comme une succession d'étapes cruciales dominées par des rôles sérieux, impliquant à la fois cérébralité et performance physique pour comprendre à quel point De Niro a fixé un modèle de carrière et su imposer un style de jeu. Il est parfaitement raccor