Le travail de JR lui ressemble à 100% : optimiste, jovial. Et d'une prodigieuse énergie, contagieuse : chaque moment passé avec ce jeune homme extrêmement sympathique vous donne des ailes. Le temps que vous consacrerez (une heure et demie) à son film, Women Are Heroes, en salles ce mercredi, procure le même effet.
Pêche. JR voit tout en grand, monumental, et pourtant éphémère, ponctuel. Ses gigantesques photos dont il tapisse les murs, les toits, les trains de tant de villes de la planète sont esthétiquement superbes, mais surtout intelligemment subversives. Et le film qu'il a réalisé à partir de toutes ses expériences «picturales» est un modèle de documentaire artistique et politique tout à fait singulier dans le paysage de cet exercice cinématographique.
Rater Women Are Heroes serait une grave erreur. D'abord parce que ce film donne la pêche, ce qui n'est pas très fréquent par les temps qui courent. Ensuite parce qu'il est surprenant, sur le fond et la forme, et que les surprises sont toujours très vivifiantes. Enfin parce que le «message» de ce documentaire est nouveau, notamment dans son écriture, à contre-courant de ce qui se fait, se dit habituellement. Il y est question de femmes en situation de détresse, au moins de très grande pauvreté, qu'on ne nous montre jamais en victimes fatalement abattues ou désarmées, mais tout au contraire combatives, dynamiques, incroyablement vivantes. Au sens littéral : elles aiment la vie, leur vie, que