L'action du film est une contre-enquête sur le suicide d'une jeune femme. L'inaction du film, et même sa congélation, est enfoncée à Mouthe, commune du Doubs réputée pour être la plus froide de France. De fait, à l'heure où ces lignes sont écrites (lundi 10 janvier), la météo locale est formelle : ça pèle à Mouthe (-2°). Le dynamisme de Poupoupidou, deuxième long métrage de Gérald Hustache-Mathieu, tourné en hiver, se joue dans une translation permanente entre action et inaction.
Action : l’arrivée à Mouthe de David Rousseau, romancier parisien, auteur de polars, égaré dans ce cul-de-sac pour y recueillir l’héritage d’une vieille tante. Comme la défunte ne lui a légué que le corps empaillé de son saint-bernard, David Rousseau n’entend pas s’attarder dans ce piège à cons. Un détail va le retenir à la façon d’un coup d’œil dans le rétroviseur : le suicide tout frais d’une jeune gloire et beauté du coin, Candice Lecœur, à la fois égérie du fromage Belle du Jura et miss météo sexy sur une chaîne de télé locale. Le nez au vent d’une ténébreuse affaire, David Rousseau sera à la fois le chien et le jeu de quilles.
Lapin. La belle du Jura est retrouvée morte sous une épaisse couche de neige dans un no man's land frontalier (la Suisse est à un jet de boule de neige). L'homme qui la découvre dégage son visage bleui par le froid. Par ricochet, on se souvient de la Laura Palmer de Twin Peaks. Qui a tué Candice Lecœur ? Toutes proportions gardées, il y a