Stanley Kubrick n'a pas toujours été un monstre obsessionnel qui exerçait le contrôle absolu sur le moindre détail de ses films, ainsi que la légende, soigneusement alimentée par lui-même, l'a toujours prétendu. Il lui est aussi arrivé d'être assailli par le doute et la trouille de l'échec. Comment expliquer les raisons qui l'on poussé à amputer son 2001, l'odyssée de l'espace d'une vingtaine de minutes, après une première projection qui avait frôlé la catastrophe ? Dix-neuf minutes selon certains, dix-sept selon d'autres, passées à la trappe, que presque personne n'a revues après le 10 avril 1968, jour du lancement du film aux Etats-Unis. Depuis plus de quarante ans, elles alimentent les fantasmes des inconditionnels de Kubrick et ce n'est pas fini.
Cet été, la nouvelle de l’exhumation de ces images manquantes a fait le tour des sites spécialisés. Au festival de Toronto, deux documentaristes américains ont annoncé que les plans avaient été retrouvés dans un coffre d’une ancienne mine du Kansas détenue par la Warner, et que le matériel était dans un état de conservation parfait.
200 personnes quittent la salle
Le premier des documentaristes à l'origine de la nouvelle est Douglas Trumbull et il connaît bien la question pour avoir été, à 26 ans, l'un des responsables des effets spéciaux de 2001. Le second, David Larson, est sans doute le meilleur spécialiste au monde de ce film hors norme. De son propre aveu, sa vie a changé l'année de ses 12 ans quand il a découvert 2001 au Cinestag