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Libération
Critique

«L’Avocat», certificat de déchets

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Un thriller à la française sur fond de résidus toxiques.
Benoît Magimel, jeune avocat, montpelliérain et corrompu. (DR)
publié le 26 janvier 2011 à 0h00
(mis à jour le 26 janvier 2011 à 11h18)

Sur l'affiche, Benoît Magimel a le sourire serré et la mèche de Leonardo DiCaprio. Il porte des lunettes noires et une cravate satinée, sa main droite tient un mince porte-documents (car, comme on sait, plus le porte-documents est mince, plus les contrats qu'il contient sont importants), et sa main gauche est glissée dans sa poche. Il fait un pas en avant, le skyline de la Défense derrière lui, sous un ciel vaguement apocalyptique. Pas besoin de sous-titre pour comprendre que l'Avocat aspire à l'imagerie hollywoodienne (comme influence, le dossier de presse cite la Firme).

Toxique. Auteur du Tueur en 2007, après avoir été le scénariste de Xavier Beauvois, Cédric Anger a voulu réaliser un thriller à la française, comme on dit parfois qu'il faudrait un FBI à la française, une discrimination positive à la française… Copier l'Amérique est toujours un exercice délicat et, en l'espèce, les aventures de Léo (Benoît Magimel), tout jeune avocat promis à un grand avenir au barreau de… Montpellier, n'arrivent jamais à nous terrifier. Lorsque Paul Vanoni (Gilbert Melki), le roi local du déchet, achète les services et la moralité du jeune homme à coup de liasses de billets et de jolies filles, on sait d'avance que cela finira mal. On a envie de crier au jeune homme : «Tire-toi, bon Dieu !» et, lors de la projection, certains finissaient par en rire aux éclats.

Et pourtant, filmé avec beaucoup de maîtrise, l'Avocat impri