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Libération
Critique

«La BM du Seigneur», ça tire à tout-va

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Nomade. Jean-Charles Hue filme le quotidien explosif de la communauté yéniche. Un docu-fiction en transe.
(Capricci)
publié le 26 janvier 2011 à 0h00

Souvent assimilés en tant que gens du voyage aux Roms, les Yéniches constituent pourtant une communauté à part entière faisant l'objet de spéculations sur leur origine exacte. Contrairement aux Roms, qui viennent d'Inde, les Yéniches sont d'ascendance européenne. Celtes, commerçants juifs itinérants, mélange de paysans et mercenaires en fuite au XVIIe siècle lors de la guerre de Trente Ans , les conjectures généalogiques se poursuivent. Ils sont en tout cas peu étudiés, bien que relativement nombreux en France (ils seraient 400 000 environ).

Jean-Charles Hue, né en 1968, plasticien et vidéaste, issu d'une famille tzigane serbe, a réussi à se faire accepter en observateur et ami par un groupe de Yéniches installé à Beauvais, et en particulier par la famille Dorkel. Il les filme depuis sept ans. Notamment dans le docu Un ange, il racontait comment Fred Dorkel, voleur et fêtard, est un jour visité par un ange qui l'impressionne par son calme et son irradiante bonté. Fred décide alors de changer de vie et de s'amender, bien que ce choix le confronte soudain à l'angoisse d'une existence à entièrement repenser. La BM du seigneur reprend cette matière biographique pour la re-raconter en articulant d'un œil neuf et dans le temps du long métrage documentaire et fiction.

Boxe. Le cinéaste a donc repris sa caméra et filmé pendant cinq semaines sans donner aucune indication, chopant le quotidien du village de caravanes, écrivant en parallèle u