Année après année, le festival de cinéma fantastique de Gérardmer, dans les Vosges, met bien malgré lui en lumière les difficultés rencontrées par les films de genre à sortir de leur confidentialité. Sur les neuf films en compétition de cette 18e édition, qui s'est conclue dimanche, trois seulement auront leur chance en salles, les six autres devant se contenter d'une sortie DVD.
Terreaux. Rien de déshonorant mais un paradoxe, alors que trois films de Gérardmer, la Casa Muda, de l'Uruguayen Gustavo Hernàndez, Ne nous jugez pas, du Mexicain Jorge Michel Grau et Bedevilled, du Coréen Jang Cheol-soo, qui a obtenu le grand prix, avaient déjà été présentés en 2010 à la Semaine de la critique et à la Quinzaine à Cannes en 2010. Un symptôme parmi tant d'autres du fait que le fantastique et l'horreur restent des fers de lance de l'expérimental et l'un des terreaux fertiles aidant à la révélation de jeunes cinéastes.
Parmi les films qui auront les honneurs d'une sortie en salles, c'est assurément celui de Kim Jee-woon, J'ai rencontré le diable, qui a marqué les esprits. Le réalisateur qui s'était un peu laissé aller voici deux ans avec son hommage à Leone, le Bon, la Brute et le Cinglé, western baroque en Mandchourie, a cette fois resserré son propos sur un duel intense et ultra violent. Il oppose un tueur en série porté par le prodigieux Choi Minsik (Old Boy, de Park Chan-wook) et le mari d'une de ses vi