«Ladies and Gentlemen, welcome to violence !» lançait le narrateur au début de Faster, Pussycat ! Kill ! Kill ! de Russ Meyer. La silhouette affolante de Tura Satana débarquait alors plein pot, au son du juke-box hurlant. D'instinct les boutonneux, qui s'étaient massés dans les salles en 1966 pour découvrir le film, savaient qu'il allait leur falloir un bon moment pour oublier sa poitrine d'acier comprimée par la brassière de cuir, ses cheveux noirs comme l'encre, ses coups de godasses d'une précision chirurgicale et ses répliques de plomb, du calibre «Vas-y doucement chéri. T'es un vrai risque d'incendie». Aujourd'hui, une pensée s'impose pour la fille la plus violente et sexy du cinéma, morte d'une crise cardiaque à 72 ans. Depuis une trentaine d'années, elle vivait à Reno, Nevada avec son mari, un ex-flic de la brigade criminelle de Los Angeles. Elle y élevait ses deux filles et travaillait comme secrétaire médicale dans un cabinet de dentistes. Manifestement, le fait qu'Hollywood l'ait oubliée lui allait très bien. Il faut dire que le parangon des pin-up de l'après-guerre avait eu son lot d'émotions.
Camp. Tura Luna Pascual Yamaguchi naît au Japon, sur l'île d'Hokkaido le 10 juillet 1938. Son père, moitié japonais moitié philippin, rêve d'une carrière d'acteur après quelques films muets tournés au Japon. Sa mère est une Cheyenne aux ascendances irlandaise et écossaise, artiste dans un cirque. Après sa naissance, la famille débar