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Libération
Critique

1982-2011 La Foire du «Tron»

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Revival. Trente ans après, Disney ressuscite le thème du voyage au centre de l’ordi. Techno et flashant.
publié le 9 février 2011 à 0h00
(mis à jour le 15 février 2011 à 17h13)

En 1982, Tron ne ressemblait à rien de ce que l'on avait vu au cinéma. Fond et surtout forme, la nouveauté était totale, le film de Steven Lisberger étant le premier à intégrer des images de synthèse dans une œuvre à prises de vues réelles, tout en faisant une place, au cœur même du cinéma hollywoodien, à l'émergente culture du jeu vidéo. A ce titre, Tron l'ancien reste l'un des rares films candidats au titre de forgeron d'un nouveau et puissant mythe contemporain. Pas tellement au sens de conscience collective, dans la mesure où le film n'a pas connu un très grand succès. Mais un mythe quand même, parce que Tron forge une histoire universelle qui brasse et fusionne la matière technologique moderne et interroge les grandes énigmes collectives aujourd'hui posées par notre rapport au virtuel. Tron aurait pu être notre Faust athée, ou notre Prométhée matérialiste, mais une sorte de damnation qui lui va bien le confine aussi dans une sorte de perpétuel échec sisyphien. C'est son double côté Lola Montès : là où Ophüls connut un cuisant échec en prophétisant le miroir déformant d'un être humain devenu attraction de foire, la compagnie Disney, maison mère de la licence Tron, subit à l'époque un revers public sévère (mais pas critique ni cinéphile) avec son personnage passé de l'autre côté du miroir des jeux vidéo, prophète d'un nouvel âge numérique pourtant depuis avéré.

Bravoure. Dans ce contexte, que peut offri