Vertige : forcément de l’amour. L’héroïne ne s’appelle pas Joséphine mais Duyen, et elle ose. A la fin, elle laisse déchirer sa petite robe de chasteté par les ciseaux du fatal Johnny Trí Nguyên. Le cinéma vietnamien n’est pas très en forme, mais ce film revenu auréolé de lauriers étrangers a connu un peu d’écho en son pays. Les spectateurs se sont même battus à son propos : «Une bonne moitié attendait des explosions et des meurtres», explique le réalisateur. «Comme certains s’ennuyaient, ils commençaient à téléphoner ou à bavarder et ceux qui aimaient le film s’énervaient. C’était finalement assez drôle.»
Moiteur. Or Vertiges est plutôt un conte, une moiteur, un certain rubato dans le quadrille amoureux qui l'anime. Séquence d'ouverture : un taxi avance dans une rue, de nuit, habitée d'enfants qui jouent, et se gare tandis que le travelling continue vers les enfants et une sorte de tente où se tient un banquet. Au plan suivant, nous sommes sous les voiles de la tente, petite scène de théâtre avec ses entrées et sorties. Puis nous entrons dans une maison où, au bout d'un long couloir nous retrouvons, mais d'un autre point de vue, surprise par l'arrière, la fête. La jeune fille reproche à la mère, qu'on découvre assise d'abord par son reflet dans une vitre, de laisser son frère s'enivrer, car il vomira et elle devra nettoyer. C'est une noce, le fils de la maison, le taxi qu'on a vu se garer (il est arrivé en retard), est en train de se soûler méthodiquement av