Menu
Libération
Interview

«Le niveau n’est pas fameux»

Article réservé aux abonnés
Interview. Gilles Jobin, chorégraphe suisse et chef de compagnie, a regardé «Black Swan» :
publié le 9 février 2011 à 0h00

Gilles Jobin, chef de file d'une nouvelle génération de chorégraphes suisses (Two-Thousand-and-Three, Delicado, Double deux…), a fait une tournée internationale avec un Black Swan de son cru en 2009. Il a vu le film de Darren Aronofsky.

«D'entrée de jeu, on comprend de quelle manière sera traitée la danse. On découvre en ouverture une Natalie Portman filmée caméra à l'épaule, agitant les bras comme un cygne, ce qui sera le leitmotiv gestuel du film. Si l'actrice s'en sort plutôt bien pour une danseuse amatrice, difficile pourtant de l'imaginer danseuse étoile d'une des "meilleures compagnies du monde". Son buste est maigre - elle a de toute évidence préparé son rôle au pain sec et à l'eau -, mais jamais on ne voit ses jambes en mouvement et son port de bras ne fait pas illusion. Quand elle danse, on filme son buste et ses bras, jamais en dessous de la poitrine. Natalie Portman n'a pas le physique d'une danseuse étoile, il a donc fallu choisir une doublure plutôt râblée, une bonne danseuse assez explosive mais filmée soit de très loin, soit en flou dans un miroir. La chorégraphie est à l'avenant et contient très peu de parties dansées. Elle se doit de ne pas être trop difficile, le niveau de la "danseuse étoile" n'est pas fameux.

«Benjamin Millepied, chorégraphe et partenaire de la Portman, a un rôle de faire-valoir muet, un peu niais, et semble être trop heureux d’être là. Il effectue un pas de deux où il manipule Portman avec pas mal de brio - on ne devient