Le héros de Un chic type (En ganske snill mann en VO), espèce de Bukowski taulard à catogan nordique tenant de Mammuth, nous revient vaguement… Pour la bonne raison qu'on n'a cessé de croiser ce second rôle depuis des dizaines d'années, dans autant de productions plus ou moins oubliables. Habitué efficacement invisible de Gus Van Sant, entre autres Octobre Rouge, Insomnia, Peur bleue, Time Code, Will Hunting et consorts Prison de verre de notre ordinaire, sans compter les Pirates des Caraïbes voire Mamma Mia… l'acteur suédois au long cours, la soixantaine, est là héros tueur rangé d'un film norvégien à script danois.
Stellan Skarsgård exprime d'entrée, à sa sortie de prison (où il a passé douze ans), sans paroles, un vide morne intéressant, empreint dans son corps et ses traits gelés un peu informes à la Daniel Auteuil. Chemin faisant, son type comme lobotomisé, aphasique, donne bien le coup de boule (excellant accessoirement à déboîter les coudes en Steven Seagal au pays du Dernier Viking de Bojer) et idem le coup de queue en enfilade.
La fable, sordidiste, en milieu lumpen entruandé sans lumière, entre cave, garage et casse, accuse en effet une vraie vulgarité, notamment misogyne : les femmes du cru, plus ou moins amorties, y ont cette manie de tomber le bénard tout à trac pour se faire bourrer la fente à sec contre l'évier par notre ami, entre la poire et le fromage, à grands renforts de «Jé