Le titre français du film, comme cela arrive parfois, est en anglais mais il ne correspond pas pour autant au titre original. Une apparente incongruité qui n'est toutefois pas dénuée de réflexion stratégique de la part du distributeur : pas aidé par une affiche qui pourrait laisser croire à une comédie de campus, on imagine la perplexité du cinéphile potentiel devant Holly Rollers (littéralement «les culs-bénits» chez les chrétiens évangéliques), alors que Jewish Connection cherchera à suggérer dans l'inconscient collectif un rapprochement avec French Connection, le polar de William Friedkin (1971), qui pistait un trafic de drogue à grande échelle entre la France et les Etats-Unis.
Trente ans plus tard - le binz survenant à la fin des années 90 -, le commerce illicite continue de prospérer, bien que les spécialités aient changé. L’héroïne a été remplacée par l’ecstasy et, surtout, les convoyeurs possèdent un profil pour le moins inhabituel puisqu’il s’agit de juifs ultra-orthodoxes recrutés dans la communauté hassidique new-yorkaise un peu à leur insu (!) : les mules sont si coupées de la réalité qu’un dealer a réussi à leur faire gober que les allers-retours rémunérés entre New York et Amsterdam ont vocation à acheminer des produits médicaux interdits en Europe. D’où la nécessité de planquer la marchandise. L’histoire est si énorme qu’elle repose sur des faits réels, initiés par un trafiquant israélien qui, avec la participation très active de rabb