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Libération
Critique

Avec «Dreileben», les trois font l’affaire

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Sensation du festival, un même fait divers vu par un trio de la nouvelle école berlinoise.
publié le 21 février 2011 à 0h00

Le tout Berlinale cinéphile frémissait à l'avance de l'événement : Dreileben, trilogie conçue par trois talents de la nouvelle école allemande, Christian Petzold, Dominik Graf et Christoph Hochhäusler. N'étaient l'intervention bienveillante du Doktor Heike Hurst, envoyée spéciale et bilingue de Radio Libertaire, et la diligence non moins efficace de l'accorte Milena, attachée à la sélection Forum, on n'aurait d'ailleurs pas pu assister à la projection über-sold out de Dreileben dans le cadre ouvert au public du bon vieux cinéma Delphi.

L’idée ? Trois regards sur un même fait divers : l’évasion d’un tueur supposé psychopathe dans une petite ville imaginaire du Land de Thuringe (centre de l’Allemagne).

Chacun à sa fenêtre, les réalisateurs livrent leur vision. Du point de vue d'un jeune homme effectuant son service civil dans la petite ville (Etwas besseres als den Tod, de Petzold) ; en suivant l'enquête d'une psychologue de la police (Komm mir nicht nach, de Graf) ; et dans la peau du fuyard lui-même (Eine Minute dunkel, de Hochhäusler).

L’entreprise, inédite dans l’histoire du cinéma, aurait tout du procédé théorique si elle n’aboutissait à trois films de quatre-vingt-dix minutes chacun, à la fois entièrement solitaires et totalement solidaires. Trois récits, trois styles différents, qui permettent éventuellement de préférer un film (celui de Christoph Hochhäusler) aux autres. Mais aussi une seule façon de se tenir par la ma