C'est quoi ce truc ? Un objet cinématographique difficilement identifiable à l'exemple de son titre, Rio Sex Comedy, qui peut évoquer soit une série B de charme soit un porno. Les deux heureusement ne dégoûtent pas le réalisateur, Jonathan Nossiter, qui déclare, in dossier de presse, que bien que marié depuis quelques années avec une Brésilienne et père de trois enfants nés à Rio, il ne néglige ni la série B ni le porno. Mais tel n'est pas dans ce film-ci son propos. Le mot important c'est «Comedy». Orthographié à l'américaine pour signifier un genre très précis dans l'histoire du cinéma hollywoodien mais, conjointement, sa déglingue.
Tribu. Alors quoi ? Lubitsch à Copacabana ? Il y a de ça, tant les situations et les personnages semblent saisis d'une imprévisibilité loufoque, que Nossiter qualifie à juste titre de «délirante». Il est en effet délirant eu égard aux bonnes manières du cinéma ambiant que le film débute «quelque part en Amazonie» (on songe alors au sensationnel Macunaïma de Joaquim Pedro de Andrade) où le contact a lieu entre une tribu très à poil et des blancs très mal habillés. Le coup de foudre est immédiat : un des «explorateurs» devient dingue d'une Vénus indigène. Qui dit coup de foudre dit éclair, qui nous foudroie ailleurs, dans une avenue de Rio où déambule comme on danse une belle femme en voilages de lin blanc. On reconnaît Charlotte Rampling, dont on ne peut guère anticiper qu'elle incarne