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Libération
Critique

«Minuit» et «Aube», Les deux se font le père

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Synchrone . Gleize et Jacoulot radiographient la figure paternelle.
publié le 2 mars 2011 à 0h00

Certains rapprochements s'imposent avant que le calendrier ne les rende évidents. La sortie ce mercredi de la Permission de minuit de Delphine Gleize et d'Avant l'aube, réalisé par Raphaël Jacoulot, est peut-être un hasard mais leur proximité critique ne saurait être tout à fait fortuite. Ils ne se ressemblent pas physiquement mais mentalement et psychologiquement, comme le font les enfants très divers d'une même génération. Par ailleurs, c'est anecdotique mais presque troublant, on trouve dans chacun des films une scène importante de panne en voiture, la nuit, sur une petite route enneigée… Et puis, de «Minuit» à l'«Aube», il y a un cheminement possible.

Bistouri. Avec son histoire d'enfant lune, victime d'une très rare maladie de peau et de ce fait interdit de soleil comme d'éclairages trop vifs, Delphine Gleize a pris les plus gros risques. Typique de ces films à lourds sujets qui font peser sur leur récit la menace de la mort d'un jeune héros, en l'occurrence l'ado Romain (Quentin Challal, impeccable), la Permission de minuit s'échappe de cette fatalité aussitôt posée. Parce qu'elle décentre l'attention sur le rapport qui unit Romain, 15 ans, à son chirurgien David (Vincent Lindon, saisissant volcan concentré), la cinéaste rétablit du jeu, de l'agressivité, parfois de la poésie, dans un récit qui fait finalement oublier sa propre piste morbide. A nos yeux le quinqua David est le vrai héros de ce film, celui qui doit raccrocher s