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Libération
Portrait

Hafsia Herzi, corps impatient

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Avant la sortie de «Ma compagne de nuit», la jeune actrice dont la sensualité affole les réalisateurs, raconte son arrivée à Paris, son appétit dévorant pour le cinéma et son ancrage marseillais.
publié le 5 mars 2011 à 12h30
(mis à jour le 21 mars 2011 à 17h05)

« Dites bien que pour le film j'ai dû grossir. Que j'ai dû manger des gâteaux au chocolat et tout ça. Heureusement que je suis gourmande. » Dans son dernier film, Ma compagne de nuit d'Isabelle Brocard, Hafsia Herzi est une boule d'énergie, un ange chaussé de Nike. Embauchée comme femme de ménage, elle accompagne vers la mort Julia (Emmanuelle Béart) architecte, quadra parisienne atteinte d'un cancer en phase terminale. La première a besoin d'argent, la seconde de chaleur humaine. Lors d'une crise qui la retourne de douleur, Julia mord le bras de la jeune femme. à pleines dents, la Parisienne en fin de vie croque la chair appétissante de la jeune fille. Hafsia Herzi l'insulte avant de s'isoler pour réfléchir à cette étrange amitié naissante. Les secondes que dure la scène peuvent se voir comme une métaphore de ce qu'une jeune femme comme Hafsia Herzi (mais aussi Leïla Bekhti dans Tout ce qui brille) peut amener au cinéma français. « C'est curieux, dans beaucoup de films, on me demande de jouer des filles qui piquent des colères terribles alors que je suis plutôt sage dans la vie », explique Hafsia Herzi.

Depuis la Graine et le Mulet d'Abdellatif Kechiche (pour lequel elle obtint le César du meilleur espoir féminin en 2007), elle est cataloguée comédienne pour films d'auteurs. « Franchement, à 16 ans, je ne savais même pas que le genre existait. Quand j'allais au cinéma avec mes copines, c'était