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Libération
Critique

«We Want Sex…» : la paie des ménages

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Suffragettes . La joyeuse révolte, en 1968, des ouvrières londoniennes de Ford pour l’égalité salariale.
publié le 9 mars 2011 à 0h00

Autant prévenir tout de suite ceux qui se feraient des idées. Il n'y a pas de scène de sexe dans We Want Sex Equality,du Britannique Nigel Cole, auteur en 2003 de Calendar Girls. En revanche, il y a des femmes, 187 exactement. Employées à coudre les intérieurs des voitures dans l'usine Ford de Dagenham (dans l'est de Londres), elles décident, un jour de mai 1968, de se mettre en grève pour obtenir les mêmes salaires que les 55 000 hommes de l'usine. L'histoire est véridique et la grève de ces ouvrières conduisit, deux ans plus tard, au vote de la loi sur l'égalité des salaires. Le titre du film est né d'un malentendu. Au cours d'une manifestation, les grévistes avaient mal déployé une bannière. «We Want Sex Equality !» disait le slogan, sauf que seuls les trois premiers mots étaient visibles. L'image est devenue un symbole et fait l'objet d'une scène délicieuse dans le film, où les insurgées s'extasient devant le concert de klaxons saluant leur manifestation. Avant de réaliser que les pouces levés des automobilistes sont plus égrillards que l'expression d'un soutien à leur cause.

Eye-liner. Cette fiction entre dans la tradition de ces films britanniques qui, au cours des quinze dernières années, ont relaté sur un ton tragicomique un épisode social douloureux du royaume. Il y a eu les Virtuoses (1996), qui revenait sur la fermeture des mines de charbon, puis Full Monty (1997) et ses ouvriers au chômage transformés en strip-t