L’issue du détournement du vol Alger-Paris d’Air France, le 26 décembre 1994, par le Groupe islamique armé (GIA) était connue, vue et revue : la mort des quatre terroristes et le sauvetage des 172 otages. Aux premières loges, sur l’aéroport de Marignane, les télévisions filmaient l’attaque de l’Airbus A300 par les «super-gendarmes» du GIGN, retransmise en léger différé devant 21 millions de spectateurs.
Triple focale. Pourtant, le suspense nous tient jusqu'au bout dans l'Assaut. Parce que Julien Leclercq (ayant signé un film de science-fiction en 2007, Chrysalis), fasciné par la libération de l'avion vue à la télé à l'âge de 14 ans, nous la fait revivre à travers trois personnages aux intérêts divergents.
Il y a d’abord le point de vue des hommes du GIGN, armés-casqués-bottés. Surtout incarnés par Vincent Elbaz, plutôt réussi en taiseux courageux, à la démarche alourdie par le poids de son harnachement et d’une tragédie personnelle.
Julien Leclercq épouse aussi la logique du chef des terroristes, Yahia Abdallah (restitué par Aymen Saïdi, 23 ans, qui a appris l’arabe algérien avec un coach), un jeune paumé d’un quartier pauvre d’Alger, qui débarque à bord de cet avion avec ses convictions religieuses pour libérer deux de ses «frères» islamistes emprisonnés. La carapace de ce jihadiste déterminé et jusqu’au-boutiste se fissure lorsque sa vieille mère vient le supplier de renoncer à cet acte fou au nom de Dieu.
Enfin, le film zoome sur une diploma