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Libération
Critique

Femme tronc, l’héritage

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JT . Dans «les Yeux de sa mère», Thierry Klifa enquête sur la vie privée d’une Deneuve grimée en Chazal.
publié le 23 mars 2011 à 0h00

Un journaliste (du genre fouille-merde portant belle gueule) enquête sur l'impératrice du 20 heures, la femme tronc la plus célèbre (et/ou détestée) de France, et, ce faisant, en vient à passer à la photo ses rapports conflictuels avec sa fille, une danseuse étoile qui s'est toujours fait marcher sur les pieds par la surpopularité de sa mère. Laquelle fille cache le secret d'un enfant, né trop tôt, et qu'elle a placé dans une famille d'accueil plutôt que de devoir, à 16 ans, voir sa carrière s'éteindre. Le scénario familial, vieille passion française, n'en finit pas de se raconter : les Yeux de sa mère, troisième film et hit programmé de Thierry Klifa, y veille.

Don Pedro. La présence en son sein de la toujours très corrosive Marisa Paredes vaut, si on la regarde d'assez près, pour résumé des enjeux que le film traverse, ou plutôt croise du regard. L'actrice fait partie, on ne vous apprend rien, des muses d'Almodóvar (et ce n'est pas fini puisqu'on l'annonce dans El Falso Note dont on ne voit pas ce qui l'empêcherait d'être montré à Cannes). Les Yeux de sa mère, dans le déroulé speedé de son récit (où trois bandes narratives s'enchevêtrent sans souffler) lorgnent beaucoup (trop ?) du côté de don Pedro. Ça va de Kika (Deneuve faisant la messe du 20 heures) à Tout sur ma mère (avis de recherche marital ici dédoublé : chacun cherche à la connaître) en passant par la Fleur de mon secret (qui aurait pu être son