Femme. Et quelle femme ! Est-il possible de dire, sans aucune arrière-pensée misogyne ou libidineuse, qu’une fois bien attestés son incomparable talent d’actrice, l’intelligence de ses choix de carrière et l’ensemble des dons humains dont elle n’a cessé de témoigner envers ses proches comme envers ses lointains, Elizabeth Taylor incarnait aussi, et incarnera probablement longtemps, une quintessence de la féminité.
Ce cliché que l’on appelle «éternel féminin», elle en offrait une meilleure équation que les autres pour une raison rare mais simple : en elle cohabitaient à la fois la vraie créature sauvage, pur bloc de beauté naturelle en mouvement, mais aussi le comble du glamour sophistiqué, le port de reine, le goût immodéré pour les apparats les plus riches et tout l’éventail des techniques de la séductrice : poule, impératrice, garce, maîtresse-femme, collectionneuse d’hommes, de fourrures et de diamants. Revue de détail.
La Brune et Les blondes
Dans la façon qu’avait Liz Taylor d’être brune, il y avait comme un défi à toutes les blondes qui lui faisait concurrence au cinéma : «Je vous prends toutes», semblait-elle dire à ces compétitrices en érotisme sur grand écran.
De fait, autant par choix personnel (elle ne s’est teinte en blonde qu’en de très rares occasions, et il y a très longtemps) que par un accord tacite avec les studios, Liz Taylor a incarné à elle toute seule LA brune quand des brochettes entières de blondes se disputaient les caméras pour un titre