Etrennant la fournée 2011 des blockbusters hollywoodiens, Sucker Punch représente pour le studio Warner Bros une relative prise de risque : dans une année où le nombre de «suites» produites (incluant remakes, dérivés, etc.) atteint un record, le dernier film de Zack Snyder est l'un des rares longs métrages friqués «originaux», ou plus clairement non basés sur une franchise existante (série télé, comics, jeu vidéo…). C'est d'ailleurs une première pour le réalisateur de 300 qui depuis son premier film l'Armée des Morts en 2004 (remake du Zombie de Romero) ne s'était jamais frotté à un matériau personnel. Devant le résultat au mieux indigeste, au pire indigent, on comprend mieux pourquoi.
Polonais. Ecrit par Snyder avec un de ses potes de fac, Sucker Punch s'ouvre sur les drames qui façonneront (ou détruiront, c'est selon) sa jeune héroïne, Babydoll. La blondinette perd successivement mère et sœur, pour finir internée dans un asile sur ordre de son terrifiant beau-père. Ces premières minutes, assurément les moins pires du film, synthétisent la principale qualité de l'esthète bourrin Snyder : son aptitude héritée de ses années pubs-clips à raconter une histoire uniquement par l'image, sans dialogue. Passé ce prologue, voilà que les personnages ouvrent la bouche et l'affaire se gâte : répliques plates, caractères sans profondeur, acteurs cabotins (Carla Gugino, hilarante avec son faux accent polonais)… Heureusement, le