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Interview

«J’expérimente la margarita depuis quarante ans, je maîtrise à fond»

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Interview . A 78 ans, Monte Hellman est la rock star obscure du Nouvel Hollywood :
publié le 13 avril 2011 à 0h00

Anguleux et frisotté, Monte Hellman fait dix ans de moins que son âge (78 ans). Il parle avec douceur, mais il parle peu. Un peu souffrant le jour de l’interview, il s’est néanmoins plié à l’exercice. Vaille que vaille.

C’était quand la dernière fois ?

Mis à part un court métrage inspiré de la jeunesse de Stanley Kubrick tourné il y a cinq ans, plus rien depuis le début des années 90…

Comment vous sentiez-vous au premier jour du tournage ?

Excité. Mais en fait c’est étrange, car si effectivement je n’ai pas beaucoup tourné durant toutes ces années, j’ai continué à travailler, à écrire, à développer des projets, à essayer de rassembler de l’argent.

Vous ressentiez de la peur ?

Je suis toujours nerveux quand je dois entamer un film. Je l’ai toujours été. Ce n’est pas seulement dû aux années qui ont passé loin des plateaux de tournage. Le premier jour est un jour de terreur. Puis, cette peur tend à disparaître.

L’expérience ne fait pas loi ?

Non, chaque film est comme le premier. On arrive sur le set, et il faut bien avouer qu’on a tout oublié.

Road to Nowhere a été le premier film tourné avec l’appareil photo Canon 5D… ça change quoi ?

D'avantage de contrôle sur le rendu photographique, ce qui est rassurant ; la liberté de tourner dans la rue sans que qui que ce soit ne s'aperçoive que vous êtes en train de faire un film. J'ai toujours adoré voler des plans. Dans Macadam à deux voies, il y avait ces plans pris depuis la fenêtre d'une cafétéria… La 5D a les qualités du film 35 millimètres sans sa lourdeur… Ses couleurs ont quelque chose du Technicolor original, cela, je suis assez vieux pour le savoir, sans doute le seul des utilisateurs de la 5D à être en âge de m'en souvenir (sourire)… Elle a un côté