Depuis plusieurs mois, les très malins frères Altmeyer, producteurs notamment d'OSS 117, et le service distribution et marketing de la Gaumont ont mis tout en œuvre pour placer en vitrine leur bébé-buzz, la Conquête, de Xavier Durringer, film retraçant la trépidante campagne électorale de Nicolas Sarkozy en 2007, «l'histoire d'un homme qui gagne le pouvoir et perd sa femme». On savait que le film devait sortir en mai et des rumeurs le donnait plausible en sélection cannoise. Tout ça ressemblait surtout à un coup de bluff, une manière habile au cas où le film n'aurait pas été retenu par Cannes, de jouer à bon prix la carte du manque de courage politique des sélectionneurs.
Sosies. Thierry Frémaux a annoncé hier matin, pendant la conférence de presse rituelle révélant le programme, que la Conquête serait en définitive bel et bien présenté dans le cadre du Festival, mais hors compétition, le 18 mai au matin. Du coup, la Gaumont le sortira sur quelque 250 écrans ce jour-là. Le délégué général a tenu à préciser que son équipe, contrairement à ce qui avait été écrit «dans des gazettes», n'avait subi aucune pression, ni des autorités de tutelle (le ministère de la Culture, le CNC) ni de l'Elysée. «La souveraineté habituelle du Festival de Cannes», dixit Frémaux, n'a donc pas été ébranlée mais le haut potentiel médiatique du film de Durringer a fini par l'imposer, même si les premières images de la bande-annonce v