Menu
Libération
Interview

«L’identité est un terreau à fiction inépuisable»

Article réservé aux abonnés
Interview . La réalisatrice, Céline Sciamma, évoque son rapport aux genres sexuels, aux souvenirs intimes et aux masques de l’enfance :
publié le 20 avril 2011 à 0h00

Céline Sciamma est née le 12 novembre 1980 à Pontoise, dans le Val-d'Oise. A la Fémis, école de cinéma, elle suit les cours de la section scénariste. Pour son scénario de fin d'études, elle écrit une histoire de filles et de piscine. Xavier Beauvois, alors président du jury, l'encourage à développer ce scénario et surtout à le réaliser elle-même. Ce sera Naissance des pieuvres. En 2007, ce premier film est à Cannes dans la section Un certain regard du festival. Gros succès critique. A la fin de la même année, il décroche le prix Louis-Delluc du premier film. Naissance des pieuvres est également nommé pour le césar du premier film en 2008. Il n'aura rien mais lors de la cérémonie, Jeanne Moreau, honorée cette année-là d'un césar spécial, offre sa récompense à Céline Sciamma et à toutes les actrices du film.

Tomboy a été présenté pour la première fois en février au Festival de Berlin dans la sélection Panorama. Il a obtenu le prix du jury du Teddy Award qui récompense un film «queer».

Tomboy est-il un film de fille ?

La question est amusante, mais n’a pas beaucoup de sens. C’est un film d’un drôle de genre peut-être, mais de fille, de femme ou de caniche, c’est une préoccupation de zoologue pas de cinéphile. Le sexe n’est pas le genre. Faire un film, ce n’est pas une question de regard, mais de sujet. S’il y a beaucoup de jeunes femmes qui aujourd’hui réalisent des films, c’est plus un phénomène sociologique qu’il faudrait instruire avec les outils de la statistique. Par exemple, se d