Menu
Libération
Critique

Certains l’aiment Frot

Article réservé aux abonnés
Sans-papiers. La comédienne transcende «Coup d’éclat».
(DR)
publié le 27 avril 2011 à 0h00

Ne dites pas clandestins, sans-papiers, sans-abri. Ne dites pas prostitution, corruption, trafic. Ne dites pas non plus services publics au bout du rouleau, fatigue générale, acteurs sociaux dévitalisés. Ou alors dites-le tout bas, parce qu'aucun de ces sujets ne garantit des questions de cinéma intéressantes. Or Coup d'éclat est un vrai film de cinéma, qui pourrait avoir l'air de trop bien correspondre aux canons français du film d'auteur mais qui les transcende de sa vigueur, de sa rigueur et de son originalité. José Alcala n'est pas inconnu de nos services : son premier film, Alex, portrait de femme en rupture avec le monde, frappait déjà par son énergie pugnace et déclassée. Avec Coup d'éclat, le poing n'est pas moins ferme ni rageur, il est au contraire plus haut et plus solennellement dressé.

Fil. L'histoire est celle d'une capitaine de police du bord de la Méditerranée, dont la mission consiste à traquer les immigrés clandestins et les travailleurs sans papiers. Sans zèle ni malveillance mais sans états d'âme, Fabienne applique la loi. La mort d'une prostituée slave, sa connexion avec un réseau mafieux et la disparition de son petit garçon vont détourner Fabienne de sa routine. La rapprochant un peu plus d'un monde où les lois sont mafieuses, où les emplois sont partiels, où les usines sont des ruines et les maisons des caravanes. Entre le registre du polar et celui du drame social, Alcala fait palpiter une vie aux confins de