Entre le gris clair d'aujourd'hui et le blond d'hier, il n'y a pas une grande différence. Les cheveux de Marina Vlady sont toujours comme de longs fils de soie, et rien n'a pu ternir l'éclat de ce sourire qui nous renvoie aux souvenirs d'enfance : les films en noir et blanc du dimanche après-midi, le feuilleton (comme on disait jadis) la Chambre des dames le samedi soir. «Suivant les pays, dit-elle, le public garde de moi un souvenir différent. En France, on me parle souvent de la Princesse de Clèves. En Italie, c'est L'Ape Regina[en français le Lit conjugal, ndlr] de Marco Ferreri. En Allemagne, c'est la Sorcière (1956).» Des rôles, elle en a tenu beaucoup au cinéma mais aussi au théâtre, où elle reste très présente, un peu dans la chanson, et pas mal dans le monde militant. Sa carrière est d'ailleurs pleine de moments engagés. Elle refuse le rôle d'Angélique, marquise des anges, pour tourner avec Jean-Luc Godard, Deux ou trois choses que je sais d'elle. Elle adhère (brièvement) au PCF en 1968, après avoir tourné, en coopérative, le film de Bernard Paul, le Temps de vivre. Elle aime à rappeler qu'elle a signé en 1971 le manifeste des 343 femmes qui admettaient avoir subi un avortement, pratique alors interdite. Un geste qui aboutira, à l'adoption de la loi Veil. Evoquer cette lutte passée met Marina Vlady en colère : «On est en train de rétrograder sur beaucoup de choses. Des gamines se font à nouveau avorter dans les cuisine
portrait
Marina Vlady, montagnes russes
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Marina Vlady (Photo Richard Dumas)
publié le 28 avril 2011 à 0h00