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Libération
Critique

«Ballade de l’impossible», Murakami K.O.

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Le réalisateur de «Cyclo» contemple les errements amoureux de la jeunesse tokoyïte des années 60 et se perd en chemin.
«La Ballade de l'impossible». (DR)
publié le 4 mai 2011 à 0h00

Par nature, la mélancolie est un objet instable, prompt à se déliter entre les doigts de celui qui voudrait le manipuler avec familiarité. Pour cette adaptation d'un des plus fameux romans du japonais Haruki Murakami, Tran Anh Hung, réalisateur de l'Odeur de la papaye verte ou Cyclo, n'a pas eu la main légère. Tout au long de cette tranche de vie de la jeunesse tokyoïte de la fin des années 60, il s'est livré à un des exercices stylistiques soignés dont il est friand, au risque de faire parfois tourner à vide sa petite machine huilée.

Age limite. Dans ce Japon agité par des mouvements contestataires dont la virulence est régulièrement signalée par des groupes d'étudiants casqués qui cavalent pour se chicorer avec les forces de police, un beau jeune homme découvre l'amour, la mort, la tristesse, le cynisme, le mensonge et les livres, surtout occidentaux, mais pas la politique - dont il se contrefout. En revanche, son parcours initiatique passe à plusieurs reprises par la case jolies filles, qui se présentent en abondance, et face auxquelles il n'a jamais le cœur à résister, le tout sur la ritournelle un poil saoulant du tube des Beatles Norwegian Wood, d'où le titre original. L'une est un peu dérangée (Rinko Kikuchi, découverte dans Babel dans le rôle de la gamine sourde-muette et au moins aussi convaincante ici), une autre s'amuse à marivauder à tout bout de champ, une troisième fait son affranchie et tout le monde se livre