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Cannes à la croisette des chemins

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Réalisation, distribution, critique... Les schémas traditionnels explosent avec les innovations technologiques. Le vieux Festival y survivra-t-il ?
Image extraite du film Carrie (Brian de Palma, 1976). Image choisie par le cinéaste Bertrand Bonello.
publié le 11 mai 2011 à 0h00
(mis à jour le 11 mai 2011 à 16h43)

L'achat d'un caisson à isolation sensorielle ou l'aménagement d'un penthouse un peu similaire, dans l'esprit camp retranché, à celui de feu Ben Laden s'impose pour celles et ceux que les mots «cinéma», «Croisette», «marches», «stars», «auteurs» jettent dans des états de fureur misanthrope. Il faut s'y résoudre, le festival de Cannes, 64e du nom, commence ce soir avec la projection du Midnight in Paris de Woody Allen et le raout Côte-d'Azur, avec ses rites mondains, son folklore, ses grandeurs et ridicules, demeure l'un des événements (avec la Coupe du monde de foot) le plus couvert médiatiquement. Le barnum et le barouf vont commencer et ce jusqu'au 22 mai, date de distribution des récompenses par le président du jury Robert de Niro.

Collyre. Avec 1 500 films visionnés pour aboutir au compressage élitiste de 53 œuvres retenues, pour la seule sélection officielle, les comités cannois peuvent témoigner en se jetant encore quelques seaux de collyre dans les yeux de l'incroyable ferveur créatrice globalisée d'un cinéma en mutation. C'est d'ailleurs l'un des enjeux décisifs de Cannes, préserver son pouvoir d'emprise sur la réalité de plus en plus mouvante d'un secteur aux contours toujours plus flous. Certes, le festival ne se contente plus de montrer ce qu'il estime être les meilleurs films du moment. Son marché fonctionne comme une salle des deals où se négocient de gros volumes de contrats de production et de distribution. La fameuse phrase