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Libération

Paris-Cannes, pis aller

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Le festival de Cannes 2011dossier
publié le 12 mai 2011 à 0h00

Mon cher Libé. Je suis la toute arrivante.

A Cannes. Mais pas sûre sûre que je vais y rester. Il faut voir, en effet, dans quelles conditions mon cher journal m’a fait voyager. Je n’ai rien a priori contre l’auto-stop, mais bon…

Mardi - il était quoi ? 5 h 30 ou 5 h 45 -, je me poste à la porte d'Orléans, face à Paris, ce qui déjà n'est pas très feng shui. Au bout de mon bras levé, un panneau où j'avais calligraphié «Cannes Youpi !» avec plein de palmiers et de cœurs dessinés partout.

Un peu plus tard, - il était quoi ? 14 heures, 14 h 15 -, à part un routier roumain qui m’a proposé de bosser pour lui au bois de Vincennes, rien. Changement de stratégie. Je lâche mon treillis retour d’Afghanistan et je mets mon body «Non je ne suis pas pute, mais miss météo à Canal +». Total : le routier roumain fait demi-tour à contresens sur la bretelle d’accès à l’autoroute et je ne vous raconte pas les tracas qui s’en suivirent.

Plus tard - il était quoi ? 17 h 20, 17 h 30 -, j'ai écrit sur mon panneau «Je suis la fille de Gilles Jacob». Succès très mitigé.

Plus tard - il était quoi ? 22 heures, 22 h 28 -, j'étais limite la naufragée de l'A7, entre colère et résignation, lorsque Jean-Mi, un courtier en melons qui rentrait sur Cavaillon, me fait monter à l'arrière de son pick-up, sensible au nouveau message affiché sur mon panneau : «Par pitié !» Trop cool ce Jean-Mi.

Plus tard - il était quoi ? 02 h 15, 02 h 20 - au Formule 1 de Valence Nord (ZI de Marcerolle