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Libération
Critique

«La Fée» comique

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vœux. Un conte dingo et bancal d’un trio belge pour lancer la Quinzaine des réalisateurs.
publié le 13 mai 2011 à 0h00

L'idée de confier à une comédie le soin d'ouvrir le bal de la Quinzaine des réalisateurs a quelque chose de généreux que l'on retrouve dans le troisième long métrage du trio Fiona Gordon, Dominique Abel et Bruno Rémy. La Fée est un conte à la naïveté totalement assumée qui, comme pour tous les contes, relève d'une morale à portée universelle, à défaut d'être très originale. En l'occurrence, la ritournelle un peu rayée du bonheur bien caché sous la rudesse de l'existence.

Gros lot. Dès le premier plan, tout est dit ou presque. Un homme, sous la pluie battante d'un quai du Havre, s'échine sur un vélo cacochyme qui ne cesse de dérailler, menaçant à tout instant de le précipiter dans l'eau boueuse du port. La malchance et la maladresse du personnage, de même que l'extrême simplicité, voire carrément le dénuement du comique, sont dits ici. Autant que le programme à venir du pauvre garçon, Dom, dont la vie, à l'instar de son vieux clou, va dérailler sévèrement. Dans l'hôtel lugubre dont il est le gardien de nuit, il fait la connaissance d'une fée, Fiona, qui - fidèle à une tradition séculaire - lui offre les trois vœux de rigueur.

Deux seulement lui viennent à l’esprit, mais il tire quand même le gros lot en tombant amoureux de la grande girelle rousse qui, coup de pot, manifeste une attirance réciproque pour cet escogriffe déplumé. Pour son troisième souhait, il n’a qu’à prendre son temps puisque la vie lui fait un cadeau inestimable.

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