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Libération
Critique

«La guerre» éclaire

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Valérie Donzelli et Jérémie Elkaïm font du drame qui a frappé leur enfant une ode à la vie.
Juliette Donzelli et Roméo Elkaïm. (DR)
publié le 13 mai 2011 à 0h00
(mis à jour le 13 mai 2011 à 10h21)

Nous voilà en mars 2003. C’est la guerre. A la radio, qui annonce que les troupes américaines sont en train de bombarder Bagdad. Dans la vie aussi. Et plus particulièrement dans l’existence a priori pépère et mémère de Juliette et Roméo, jeune couple très beau, très sexy, très heureux et très maman et papa d’Adam, un petit garçon de 18 mois très mignon. Ce qui fait peut-être beaucoup de «très» pour une seule petite famille.

La tragédie frappe à la porte et réclame son dû : la vie de l’enfant, atteint d’une tumeur au cerveau. Apocalypse now. Comme la réalisatrice, Valérie Donzelli, ne cache pas que cette «aventure» lui est arrivée, comme elle joue elle-même le rôle de Juliette et qu’elle a confié celui de Roméo à Jérémie Elkaïm qui fut son compagnon et le père de son enfant, comme cet enfant, Gabriel Elkaïm, fait une apparition angélique dans le film, on se dit qu’elle est folle, la reine des dingues, qu’elle confond cinéma et thérapie, fiction et exorcisme, qu’elle a franchi la ligne jaune qui sépare l’intime et l’extime. Et autres bastringues moralistes.

Etat d'urgence. Or, La guerre est déclarée est là, par-delà la morale, et le film nous dit, nous hurle même, que Valérie Donzelli a eu raison d'être folle. Transformer les personnes en personnages, les situations en scènes, les paroles en dialogues, la vie en scénario. La seule question qui vaille : Valérie Donzelli et Jérémie Elkaïm pouvaient-ils faire autrement que de se mettre dans cet état d'urge