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Libération
Critique

«Au revoir», temps des odieux

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Un plaidoyer glaçant contre le régime iranien, tourné semi-clandestinement par Mohammad Rasoulof.
«Au revoir», de Mohammad Rasoulof. (DR)
publié le 16 mai 2011 à 0h00

L’épouse de Mohammad Rasoulof, cinéaste condamné en décembre à six ans de prison pour le motif qu’il participait à des réunions d’opposants et préparait un film hostile au régime, a pu venir à Cannes pour y représenter son mari, cloué à demeure puisqu’on lui a confisqué son passeport.

Sur la scène de la salle Debussy, où était présenté samedi l'avant-première mondiale d'Au revoir, tourné en semi-clandestinité par Rasoulof, elle a dit qu'elle avait toujours peur qu'il arrive quelque chose à son mari. Pour l'heure, le cinéaste, né en 1973, est chez lui, non dans une geôle. Il s'est tenu informé des réactions à son film en appelant les membres de son équipe qui, invités par le Festival, ont obtenu le droit de venir en France.

Totalitaire. La projection d'Au revoir donne une idée juste de ce qu'est le courage politique quand on est citoyen et artiste dans un régime totalitaire. Le film de Rasoulof est parvenu in extremis aux sélectionneurs sous forme de DVD. Le cinéaste n'a pas pris la peine de montrer son film au comité iranien de vérification des œuvres, sachant qu'il serait bloqué. Les censeurs l'ont appelé en découvrant qu'il était projeté à Cannes, mais sans décréter de nouvelles mesures, pour le moment.

Il est vraiment dommage, et même un peu étrange à vrai dire, qu'Au revoir n'ait pas bénéficié d'une sélection en compétition officielle. Peut-être dira-t-on que c'était exposer Rasoulof à un pleins feux médiatique et donc à