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Libération

C’est l’heure de se mettre à table

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Le festival de Cannes 2011dossier
publié le 17 mai 2011 à 0h00

Mon cher Libé. Je suis la toute gavée. Manger pendant le Festival de Cannes est une expérience qui défie les lois de la gastronomie et surtout celles du marché (offre, demande, etc.) Donc, vers 12 h 30, j'ai faim. Et tandis que la fat team de Libération se suicide aux chips, je me dirige où mon naturel me porte : le bar-tabac en face de la gare.

Le serveur, avec cette haleine qui fleure bon la remontée d’aïoli, me prévient que pendant toute la durée du Festival, il ne sert pas de café qui ne soit pas concerné par sa ronde de gourmandises (supplément de 12 euros). Le verre d’eau par contre est gratuit. Je le remercie pour cet avertissement, mais lui suggère qu’en ce qui concerne le verre d’eau, il devrait s’inspirer d’une innovation lancée l’an passé par la trattoria Da Arnaqua qui facture la carafe d’eau du robinet à 2 euros les 50 cl.

Pendant qu'il réfléchit à cette bonne idée, je lui annonce qu'un sec-beurre ferait ma joie. Ce simple, dont j'apprendrais lors du procès qu'il se prénomme Gino, me laisse entendre que la satisfaction de mon désir prendra du temps. Comme quoi le cochon dont on fait les saucissons n'est pas encore égorgé. Et de m'orienter, en me faisant les gros yeux de Lino Ventura dans les Barbouzes, vers la formule Festival : Entrée + Plat + Dessert. 21,95 euros, included le pichet de Bandol rosé 25cl (mais pas le café et sa ronde de gourmandise).

«Ciel ! dis-je à Gino. Et c'est quoi le plat du jour ?»«No