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Critique

«Bonsái» : rater sa vie, un problème de taille

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Le festival de Cannes 2011dossier
Le Chilien Jiménez filme un écrivain qui passe à côté de son existence.
publié le 18 mai 2011 à 0h00

Cristián Jiménez est né au Chili et, très probablement, son papa auchi, comme chantait le regretté Boby Lapointe. Il y a quelques années, il se trouvait face à un mojito bien tassé au Baron, célèbre lieu de méditation nocturne cannois, lorsqu'il se rend compte qu'un individu, assis non loin, ingurgite une plâtrée de spaghetti. «C'était Thierry Frémaux», raconta le cinéaste de 36 ans, lundi, sur la scène de la salle Debussy, aux côtés du délégué général du Festival. «J'ai saisi ma chance et je lui ai demandé pourquoi il y avait si peu de films chiliens en compétition depuis tant d'années et s'il accepterait de visionner mon film quand je l'aurais terminé. Il m'a répondu, dans un anglais approximatif mais très direct : "If it's good, I take it" [Si c'est bon, je le prends]«Et il a suivi mon conseil», l'interrompit alors Frémaux, concluant un bon numéro de duettistes et lançant la projection.

A tiroirs.Bonsái est donc doublement un film de festival. Par la grâce de cette rencontre un brin irréelle, qui a forcément forgé une conviction en acier trempé au réalisateur, mais aussi parce que le Chili n'est pas un pays cinéphile, la production locale d'auteurs compte un public averti, mais restreint. En débarquant à Cannes, le film a donc un petit côté exercice de style soigné qui traduit un immense désir de plaire, ce qu'il accomplit aisément, mais souffrant aussi, à l'évidence, du syndrome de trop bien faire.

Le scénario