Menu
Libération
Critique

«Pirates» : les sirènes de Hollywood

Article réservé aux abonnés
Le festival de Cannes 2011dossier
Nouvelle itération autour de Jack Sparrow qui finit en queue de poisson.
publié le 18 mai 2011 à 0h00

Pour prétendre au rôle cannois devenu classique de la meringue hollywoodienne super-mainstream, le lauréat 2011 avait de solides arguments. La marque Disney, le relief numérique, le succès croissant que la franchise a connu avec les trois opus précédents, voire la fameuse baie de Cannes sur laquelle on peut faire flotter des galions promotionnels… Bref, tout militait en faveur de Pirates des Caraïbes : la Fontaine de jouvence, présenté ce week-end sur la Croisette et qui déferle sur les salles franco-mondiales.

Juvénilité. A l'origine une attraction foraine populaire des parcs Disney, Pirates des Caraïbes doit son existence et sa vitalité au cinéma à deux hommes opposés mais complices, le producteur Jerry Bruckheimer et l'acteur (ayant aussi des billes dans le business) Johnny Depp. C'est au talent de celui-ci que l'on doit l'invention presque incongrue du personnage de Jack Sparrow, le chef pirate gothique, acrobate et illusionniste, efféminé comme les gays ne savent plus l'être, ce qui n'a rien de contradictoire avec son goût des femmes, et particulièrement de Penelope Cruz. C'est lui, et lui seul, qui continue de fournir à cette saga cupide la petite colonne vertébrale d'un spectacle auquel reste un soupçon de juvénilité. Que cet épisode soit signé du faiseur Rob Marshall (Mémoires d'une geisha, Chicago…) n'a aucune importance : les productions de ce genre sont comme de colossaux Boeing fonctionnant sous pilotage automatique. Il