En intitulant son film Wu Xia, genre fondateur de sabre du cinéma chinois et hongkongais, Peter Ho-Sun Chan n'a pris personne en traître. C'était comme donner le programme dense de cette affaire de chevalerie, avec combats titanesques et chorégraphies belliqueuses en abondance, le tout dans une Chine dont on laisse le soin aux exégètes de situer précisément l'époque.
Pour autant, le cinéaste n'a pas seulement ressuscité les riches heures de la Shaw Brothers, mais a pris, au passage, ses distances avec les canons du genre. Notamment du côté des personnages dont la modernité tranche (c'est le cas de le dire) avec le contexte. Un détective à la Sherlock Holmes mais Chinois, Xu (Takeshi Kaneshiro, lire interview en page 7), débarque dans un village paumé pour enquêter sur un double homicide qu'il juge suspect. Les victimes sont deux voyous, donc sans le moindre intérêt, mais l'homme ne croit qu'aux vertus de la loi et de sa sévérité. Il doute de la version de l'artisan qui a commis les meurtres en état de légitime défense. Et pour cause, les blessures infligées aux deux crétins laissent penser que l'auteur des coups mortels ne peut être qu'un grand maître du kung-fu.
C'est sa conviction obsessionnelle que nous suivons, mi-enquête type les Experts de TF1, mi-bouffée délirante à base pseudo-scientifique. Dire que le résultat est plaisant n'est rien de le dire.
La moindre escarmouche a des allures de ballet de l'Opéra de Pékin, avec acrobaties au ralenti et