Dans l’obscurité, seul, recroquevillé sur un fauteuil, un homme triture son alliance. Bouh… Il est malheureux. Sa femme le rend dingue. Il aimerait l’avoir à ses côtés, là tout de suite, aimante et admirative. Car aujourd’hui, c’est jour de gloire : il va devenir président de la République. C’est quand même mal foutu, la vie.
La Conquête de Xavier Durringer aussi. La parano qui a entouré le tournage et les premières projections laissait présager des promesses : qui sait, un point de vue sur la politique, un contrechamp au sarkozysme, un objet décapant ou tout autre truc du genre. Mais finalement rien du tout. Le seul propos du scénario se résume au teasing vendu depuis des semaines : «L'histoire d'un type qui va gagner l'Elysée et perdre sa femme.» Oui, et alors ?
Cynisme. Tant du point de vue du récit que des acteurs, le parti pris de coller au plus près du réel (mimétisme physique des comédiens avec leur modèle, déroulement chronologique des événements) est navrant. Il sape toute possibilité d'audaces. Le feuilleton Nicolas-Cécilia, période 2002 à 2007, a été narré en direct, puis écrit et réécrit quantité de fois. Il s'agit après tout d'un insignifiant fait divers (la dislocation d'un couple) qui a, certes, sa particularité : se dérouler au sommet de l'Etat sur fond de luttes pour le pouvoir.
L'une des ambitions du film semble être de vouloir nous plonger dans ses intrigues, son cynisme, sa grossièreté ; de nous présenter les traits de cara