Dommage que, histoire de faire la nique à DSK et au sosie de Sarkozy, Lars Von Trier ait jugé rigolo de faire parler de lui en venant à sa conférence de presse déguisé en John Galliano bourré à la Perle, la bouche pleine de vannes nazies éculées qui ne font rire personne. Dommage, oui, car Cannes risque de ne plus lui parler que de ça, le jour même où Melancholia, incontestablement son film le plus accompli, a su rallier quasiment tous les suffrages. Et pourtant, tout semblait mal commencer. Dans un incipit de dix minutes bien appuyées, Lars en avait déjà trop fait alors que les deux heures et six minutes de film à venir laissaient entrevoir l'overdose garantie. Ralentis opératiques d'un tableau de Brueghel qui bouge, d'une opacité symbolique à se perdre (une mariée qui s'extirpe de lianes grises, un cheval qui tombe lourdement au sol et, patatras, une planète maousse qui entre en collision avec la Terre), le tout, sur Wagner, s'achevant en un vrombissement sonore long de plus d'une minute dans une nuit cosmique. Bref, on allait morfler. Et puis le vrai film commence, celui qui n'a aucun besoin d'être sursigné.
Limo. A Cannes, comme à Gstaad ou Miami, on appelle ça une stretch limo, soit une bagnole de cinq mètres de long, toute blanche, à l'arrière de laquelle on case de jeunes mariés bourrés de pèze. Ladite limo a le malheur de s'aventurer sur un chemin de campagne en lacets et le chauffeur se retrouve incapable de négocier le virage. La s