Moderne, quand moderne ? «Il n'y aura jamais qu'une forme de modernité dans l'histoire du monde, c'est le plaisir. Qui vient de voir qui et fait battre son cœur plus vite, et sait qu'avant la fin de la nuit l'aura embrassé. C'est ça, la modernité. A toutes les époques. Tous les soirs. Tous les matins.» Celui qui répond cela, d'une vérité éclaboussante, se présente comme l'exécuteur testamentaire de Yves Adrien, styliste rare, volontairement disparu du radar médiatique.
Rock critique (dire écrivain serait plus juste) qui prononça, entre autres méfaits, le mot punk en 1973, échafauda en 1978 les bases théoriques de la techno : toujours une saison en enfer d’avance sur son temps, Yves. Le retrouver, sous un de ses multiples avatars («69-X-69»), déambuler entre ses propres souvenirs des années Palace et la considération chaleureuse que lui portent aujourd’hui de jeunes gens littéraires et rock (les Entristes, passionnés par la dissémination) de Paris à Pékin, sous l’œil bienveillant de Jérôme de Missolz cherchant à transmettre aux modernes d’aujourd’hui ou de demain un peu de cette façon unique de (se) dire.
DesJeunes Gens mödernes est une sorte de 2011, odyssée rock, ou le monde mi-voyagé mi-percé par celui, YA, qui s'en est tenu trop longtemps à l'écart, en médium. Aimer ce film pour son électricité. Parce qu'on y voit Yves enfin réchauffé, heureux, au contact du jeune monde, contemplant une forêt de buildings chinois depuis la mémoire de ses trop long