Temps
J’essaie de sentir la bonne longueur pour chaque plan. J’ai demandé aux acteurs d’être le plus réaliste, sans les poses théâtrales et les rythmes lents caractéristiques du cinéma russe. Je voulais un début méditatif, suggestif, pour que le spectateur rentre dans le film. Pour le plan fixe d’ouverture, j’avais 2’ 40 où rien n’était à jeter. Mais comme je sais que certaines personnes ne supportent pas la lenteur, je coupais chaque matin quelques secondes, jusqu’à trouver un compromis avec la patience du spectateur. Au final, il dure 1’ 20, mais j’aurais pu continuer à regarder.
Lieu
Tout est tourné en décor. Même le plan d’ouverture avec le soleil, c’est faux. L’intérieur de l’appartement de Vladimir explique le personnage. L’intérieur de celui du fils d’Elena, ce sont les réalités d’aujourd’hui. On a beaucoup regardé la télé pour comprendre ce que je devais mettre. Chaque membre de la famille est ainsi identifié par un programme particulier. Quand la presse russe a vu le film, les critiques riaient tellement c’était représentatif.
Consistance (du personnage)
Au début, on voit une femme passive et donc, quand le crime arrive, c’est la péripétie, on est surpris. Je voulais créer une sorte de sympathie avec Elena, que le spectateur soit de son côté plutôt que de celui de Vladimir, comme si avec elle on se trouvait déjà sur le territoire du crime.
Catharsis
Il y a des spectateurs qui restent de son côté et d’autres qui s’en dissocient. Par exemple du point de vue religieux, on peut se dire que c’est un crime et qu’on ne devr