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Libération
Festival de Cannes

«Drive», permis à poings

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Le festival de Cannes 2011dossier
En confiant le volant au formidable Ryan Gosling, le Danois Nicolas Winding Refn réalise un polar astral parcouru d’éclairs de violence.
"Drive", avec Ryan Gosling. (DR)
publié le 21 mai 2011 à 0h00

On ne va pas tortiller, une certaine lassitude gagne les rangs dépeuplés du Festival. Même s'il y a carrément plus dur dans la vie que d'avaler des kilomètres de pellicule tous les jours, on a l'indigestion au bord des cils. Pourtant, ce Cannes 2011 en a encore sous la semelle pour nous électriser à l'heure du quasi-after show. Comme un morceau techno bien placé par un DJ diabolique quand les danseurs commencent à avoir les mollets qui flanchent, Drive a refait monter la pression de plusieurs degrés le temps d'un polar astral fracassé d'éclats de violence. Ici les problèmes se règlent à la dure, au fusil à pompe, à coups de marteau, de talons, de coupe-choux, de battes entre deux hurlements de pneus nappés de mélodies électroniques dans les vapes. On pense beaucoup au premier Michael Mann (Thief en 1981 avec James Caan) ou au To Live and Die in L.A. de William Friedkin (1985). Le choix des musiques synthétiques aux sonorités eighties (on s'attend à entendre débouler l'hymne new-wave Fade to Grey de Visage à chaque changement de séquences), ainsi que le style du blouson du héros avec son scorpion doré dans le dos évoquant le look de Kurt Russell époque Carpenter de derrière les fagots, contribue à griffer la facture pop juteuse si séduisante de Drive.

Tandem chromé. Il y a deux pilotes au volant de ce bolide : le réalisateur danois Nicolas Winding Refn (lire ci-contre) et l'acteur Ryan Gosling (Half Nel